Yeesssssss ….. Enfin ! Des singles secs pour enquiller comme des furieux.
Et les furieux étaient bien présents ce matin là (c’est pas Mère-Grand qui me contredira). Il n’était pas encore 8h30 que mon téléphone sonne.
’’Alors qu’est ce tu fous, T’es à la bourre … c’est pas tout, mais on a du single à déchirer nous !’’
Saloperie de routards qui avaient tout bloqué sur quelques kms à la ronde pour une pseudo course qui crépitait à plein nez les substances bizarres ingurgitées à l’insu de leur plein gré. Ils m’ont mis en retard avec leur conneries, alors que les autres furieux étaient déjà en train de me casser du sucre sur le dos du genre : C’est sûr que partir du haut de la Madeleine, c’est plus cool quand on pilote un tracteur … Peut-être qu’il a peur de tourner sur des parcours d’hommes depuis qu’il tournicote sur Bleau ….
Enfin vous voyez le genre quoi. Des potes, des vrais !
A peine arrivé, Pierre sort le juge ultime : sa balance.
10,8 kgs annonce-t-il fièrement en pesant son spad.
Bon d’accord, j’avoue plus de 15kgs pour mon bestiau, mais sans m’angoisser plus que ça.
En fait, la première surprise est venue du maquereau … Il nous file un très mauvais coton. Va falloir le surveiller de près, car après une nouvelle fourche qui lui plombe l’avant, il nous sort un moyeu arrière de type Rolhoff. 1,8 kgs le bout !!! Monstrueux ! Sa banane jaune vient flirter avec les 13 kgs … Ca frise la dépression à plein nez son bordel.
Pour les néophytes (s’il en reste encore quelques-uns dans la bande) un moyeu Rolhoff est sensé représenter le nec plus ultra de la transmission intégrale. Une boite de vitesse dans la roue arrière qui fonctionne sur le même principe que la démultiplication du panier à salade (dixit Bruno). C’est sûr que le panier à salade ça me parle plus que sa boite de vitesse intégrée. Il paraît que ça marche bien … aussi bien qu’un vélo à 15 kgs avec un dérailleur classique (même dans les côtes). Nous lui avons trouvé un surnom affectueux ... Le Rollmops au maquereau.
Après cet intermède technique, Annie donne le top départ et libère la meute. Ca part dans tous les sens, ça couine dans tous les sens (les plaquettes y paraît), ça chambre dans tous les sens … Y-a pas à dire, le printemps arrive, la sève, la gniac et les hormones aussi.
Mère-Grand essaye tant bien que mal de canaliser le groupe. Mais va canaliser un groupe de furieux qui salive devant toutes les côtes verrouillées en visuel.
La pauvre, elle a bien essayé de nous faire son suivre son petit parcours technique, mais va tenir un Christophe surexcité, Un Cannond’Al survolté et une guêpe salivant devant chaque monticule comme un éthiopien devant un sac de riz. C’est clair, aujourd’hui il n’y aura pas de prisonnier. Le premier qui posera pied à terre sera mort sur le champs de bataille, paix son âme.
Ca part vraiment dans tous les sens, petits singles à peine visibles, petite traçounnette creusée par un sanglier étourdi, semblant de chemin laissé par un chevreuil boiteux … tout est bon à prendre.
Jusqu’au moment, où Mère-Grand nous dit qu’on a loupé un super petit chemin le long d’une clôture, tout ça parce que certains ne voulait pas shunter la côte (qu’on a tous fait à pied d’ailleurs).
Pas de problème, on va te la trouver ta trace pour redescendre !
''Tous derrière moi … ça passe'' lance Maverick.
Soudain, un séisme de magnitude 12 sur l’échelle ouverte de Richter. Cannond’Al à terre. Tombé sur le champ de bataille, terrassé par une pierre en embuscade sous les feuilles.
Caillou : 1, Cannond’Al : 0.
Grosse béquille au passage.
Même la guêpe est scotchée par la gamelle… peut-être des souvenirs douloureux ?!!!
Un peu sonné, mais résolument volontaire, notre gaillard remonte sur sa monture.
‘’J’irai jusqu’au bout Colonel !!!’’
Nous voilà de retour sur Million, où Cannond’Al a décidément retrouvé tous ces esprits, puisqu’il râle encore comme un putois devant la côte, pourtant énorme, mais simplement bitumée. Nous zappons rapidement cette partie pour partir au dessus de Dampierre où les choses sérieuses commencent enfin.
Maverick nous sort une petite descente, décidément trop petite à mon goût, mais qui a au moins de le mérite de me réveiller. J’oubliais de préciser que jusqu’à lors j’ai suivi poliment pour ne pas trop vexer nos amis XC-eux. Surtout pas devant pour ne pas les énerver, et pas trop à la rue pour ne pas me faire chambrer… tactique en somme.
Bref, je commençai me sentir d’humeur badine. Première accélération façon Massey-Fergusson après le lavoir en direction de la fontaine de Maincourt … Attention me lance la guêpe, la côte arrive juste de derrière. Arrivé en haut de la côte, je sens qu’on va prendre la descente de Fourcherolles.
Y’a bon, je suis devant …
La guêpe dans ma roue, je baisse la selle pour enquiller la descente façon supersonique. Quel bonheur, des petites marches, des ravines et rigoles dans tous les sens. C’était bâché avant même d’avoir vraiment commencé. La guêpe juste derrière avec un sourire banane au moins aussi large que le mien.
On raccourci le parcours en partant sur Choisel … A l’entrée du village, nouvelle accélération façon Massey-Fergusson. Très vraisemblablement, le déplacement d’air de l’accélération a du alerter la guêpe qui se retourne au milieu de la montée, pour voir, incrédule, un Gemini lui
tomber dessus comme un rapace sur sa proie. Question d’honneur … On ne roule pas sur un F1000 pour se faire torcher par un G1000 dans une montée, il met donc la gouache pour arriver le premier devant le parc.
Petit virage à gauche en direction de Meridon. Cette fois, c’est mon tour de râler … on vient de zapper 2 marches à sauter. Pour la peine, je boude, je monte une partie de la côte à pied. Seul Cannond’Al nous sort cette côte en intégralité version 16/9. Du coup, il pête sa chaîne arrivé en haut.
On repart comme des balles, nouvelle ligne droite, nouvelle accélération … C’est pas le tout, mais on va pas se traîner comme des loques. La guêpe nous trouve un petit single bien pourri et tape cul … Un régal pour gros tout-mou.
Nouvelle accélération, nouvelle côte (je ne sais combien on a fait de dénivelé, mais c’est sûr qu’on n’a pas amusé la galerie). Elle est très très très longue … elle va faire mal. En fait, arrivée en haut, même pas mal puisqu’on est reparti comme des balles dans la descente, sortant 2 ou 3 manuals en relance dans la descente.
Une meute de furieux, je vous dis !
Arrivés sur Chevreuse, première galère technique … le Maquereau crève de l’arrière, et le groupe se disloque. Pressés par le temps, certains décident de rentrer car il leur reste encore quelques kms. Maverick et moi restons avec Bruno… On ne sait jamais, faut au moins deux ingénieurs et un vendeur pour gérer un moyeu Rolhoff. Et là quelle ne fut pas ma surprise de vous que le maquereau m’a piqué mon idée du domino pour affiner la longueur du câble de transmission …
Damned, j’aurai du breveter l’idée !
On repart rapidement. En fait c’est moins galère que je ne le pensais. Presque moins qu’un axe de 12 gelé.
Dernière montée ; la Madeleine … dernière accélération du Massey-Fergusson … trop bon !
A dimanche prochain.
